Une vaste consultation lancée à l’automne a débouchée sur un « livre Blanc » présenté par le président du Conseil national de l’Ordre des médecins pour la réforme du système de santé. Les 35.000 praticiens interrogés considèrent le système actuel « à bout de souffle« . Ils font 10 propositions dont l’objectif est de revoir en profondeur l’organisation des soins en France.
35.000 médecins sondés font 10 propositions de réforme du système de santé
Les médecins sont en colère. Sauront-ils la rendre constructive? C’est en tout cas ce qu’ils tentent de faire, eux qui estiment être trop souvent éloignés des instances décisionnaires. Pourtant en première ligne, généralistes et spécialistes exercent la médecine dans la douleur, ils en connaissent donc les « symptômes » mieux que quiconque. De là à penser qu’ils pourraient « prescrire » les bonnes solutions…
C’est pourquoi ils prennent la parole avec l’espoir de peser sur les décisions importantes devant être prises, pour sauver un système aux abois. Le Conseil national de l’Ordre des médecins a donc présenté mardi son « livre blanc » contenant 10 propositions de réforme du système de santé. Son président, Patrick Bouet, en a dévoilé les grands axes:
- Réorganisation territoriale. Une simplification de l’organisation territoriale des soins et la mise en place effective de la démocratie sanitaire dans le pilotage
- Retrouver du temps de soin. Un allègement du poids administratif et un décloisonnement des parcours professionnels pour redonner la priorité aux soins et renforcer la mobilité professionnelle
- Réformer la formation. Une ouverture et une professionnalisation de la formation initiale et continue des médecins.
Ces propositions ont vocation à alimenter un débat de qualité sur l’organisation des soins en France, a alors expliqué Patrick Bouet. Elles seront conçues pour transformer en profondeur un système qui, malgré toutes ses qualités, est aujourd’hui à bout de souffle.
À court terme, l’Ordre des médecins entend influer sur la grande conférence de santé organisée à Matignon le 11 février. Un événement qui ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices. En effet, tous les syndicats de médecins libéraux boycotteront cette journée et organiseront même un contre-rencontre entre eux. L’enjeu est de taille:
Quelle que soit la majorité élue, 2018 sera l’année d’une nouvelle réforme de la santé, confiait Patrick Bouet au Figaro, fin octobre. C’est dans cette perspective que nous voulons faire entendre la voix des médecins et présenter des propositions concrètes.
Les 35.000 médecins consultés font un constat sévère
Les quelques 35.000 praticiens consultés pour cet audit réalisé par le Conseil de l’ordre, sont sévères sur le système de santé dont ils constituent l’un des maillons essentiels. Leurs conclusions sont sans appel, les médecins sur le terrain sont exaspérés:
- 82 % estiment que le système de santé qu’il s’est détérioré ces dix dernières années
- 74 % sont pessimistes pour la profession de médecin
Des secrétaires niveau bac +9
Entre autres exemples, nos praticiens estiment perdent trop de temps en paperasserie. Presque la totalité d’entre eux considère crouler sous les contraintes réglementaires, économiques et administratives. «Un tiers du temps de travail des médecins est absorbé par des tâches administratives et des réunions », observait Patrick Bouet. Retrouver du temps médical est donc la priorité.
C’est vrai que ce secrétariat médicale coûte cher. Il faut dire qu’avec un niveau bac +9 minimum, nos secrétaires/médecins sont au top de la qualification! Que voulez-vous : « pourquoi dépenser moins quand on pourrait faire pire » semble être la devise dans le domaine médical, comme dans bien d’autres domaines dans notre pays.
Les 10 propositions pour réformer le système médical
Première priorité : Simplifier l’organisation territoriale des soins avec une gouvernance partagée entre acteurs et usagers
- Proposition n° 1 : Mettre en place un échelon territorial unique pour améliorer la coordination des soins
- Proposition n° 2 : Instaurer la démocratie sanitaire à tous les niveaux territoriaux
- Proposition n° 3 : Créer un portail d’information unique entre acteurs de santé et usagers au niveau de chaque bassin de proximité santé
Seconde priorité : Alléger et décloisonner l’exercice professionnel des médecins
- Proposition n° 4 : Redonner du temps médical aux médecins
- Proposition n° 5 : Mettre en place un système social protecteur et un mode de rémunération valorisant pour tous
- Proposition n° 6 : Promouvoir et faciliter les coopérations inter et intra-professionnelles
- Proposition n° 7 : Simplifier les relations avec les organismes gestionnaires
Troisième priorité : Ouvrir et professionnaliser la formation des médecins
- Proposition n° 8 : Réformer le numerus clausus pour une meilleure adaptation aux besoins des territoires
- Proposition n° 9 : Régionaliser la formation initiale et renforcer la professionnalisation du deuxième cycle à l’internat
- Proposition n° 10 : Renforcer la formation continue avec une re-certification professionnelle régulière en cours de carrière
La balle est dans le camp des politiques
Comment pourrait-il en être autrement? C’est qu’un nouveau né ça coûte cher, pourtant on n’arrête pas de nous le répéter : il n’y a pas d’argent -sauf pour faire la guerre. Mais là, c’est « l’intérêt suprême de la nation qui est en jeu » -même si ça ne saute pas aux yeux ni des malades, ni des autres d’ailleurs…
On peut alors craindre que la solution qui sera annoncée sera dans la tendance actuelle, avec un désengagement supplémentaire de l’Etat. Le transfert du domaine de la santé vers le secteur privé nous est imposé, gentiment mais surement, la machine est en marche depuis des années déjà. Mettre un gouvernement socialiste au pouvoir n’aura donc servi à rien.
Une réelle politique de gauche en France n’existe que dans nos rêves, qu’à cela ne tienne : rêvons un peu…
Petit scénario de science fiction : la France a des moyens financiers
Ils nous reste nos rêves, l’humour et la liberté (bien que surveillée) d’expression. Je ne me prive pas du plaisir de vous livrer un petit mixage des trois, dans une version très libre et sans prétentions de l’avenir du système de santé dans une France aux finances renflouées…
acte 1. L’Etat est aux abois pour financer sa réforme du système de santé : il se décide alors à percevoir le seul impôt qui lui échappe encore. Cet impôt va financer la sécu à lui seul : c’est l’impôt sur les grandes sociétés! Finit le temps où les grands groupes fraudent le fisc en toute impunité, finançant dans le même temps les politiciens de tous bords. Parmi eux, les groupes pharmaceutiques -qui vivent sous perfusion des remboursements sécu- vont enfin participer à l’effort national.
acte 2. De fait, les quelques petits millions d’euros fraudés au système sociale par des gens toujours plus pauvres, des chômeurs toujours plus fainéants, et blablabla… paraissent bien maigres en comparaison aux nouvelles recettes de l’Etat qui se comptes en dizaines de milliards. Le peuple est réhabilité dans son honneur!
act 3. On songerait à l’Elysée, à baisser « l’impôt du peuple ». Considérant que les gens au travail constituent 100% de la machine de production des richesses nationales. Les majeur partie des fruits de ce dur labeur étant récoltés par d’autres: investisseurs financiers, grands patrons, banquiers, etc. Ce sont eux, qui dorénavant financeront la majeur partie le système médical et plus largement, le budget nécessaire à l’Etat pour prendre soins de sa machine de production chérie : nous. Un juste retour, rien d’extraordinaire il est vrai.
Dans le second épisode : Nous verrons comment l’Etat financera les retraites, avec un retour de l’âge légal de départ à 60 ans, en un claquement de doigt. Bon aller, je vous donne quelques brides de l’histoire : la dette « souveraine » et néanmoins « illégale » du pays est abrogée par décret. Le pays retrouve les 54 milliards d’euros versés chaque année pour les seuls d’intérêts de cette pseudo-dette. François décide d’avoir un enfant avec Julie -hors mariage bien sûr, ça fait « plus cool »- mais DSK refuse d’être le parrain d’un gosse de la « génération état d’urgence ».
Note de la rédaction : Toute ressemblance avec des faits réels ou personnes ayant existé n’est pas une pure coïncidence.
Sources : lefigaro.fr – allodocteurs.fr – macon-infos.com
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