Le Hygge : la méthode nordique pour arrêter de fumer ?
Arrêter de fumer n’est pas une mince affaire. Méthodes, patches ou médicaments… tous promettent de battre le tabagisme. Les promesses c’est vendeur, mais dans la réalité on voit bien que l’efficacité est rarement au rendez-vous. Comment s’y retrouver ? Essayons de rester objectif. Pourquoi alors ne pas regarder ce qui se passe dans ces pays du nord, meilleurs élèves européens contre le tabagisme ? Le hygge, instauré en véritable philosophie de vie, peut-il être ce trait commun qui permet à des gens mieux dans leur peau de se débarrasser plus facilement du tabac?
Le Hygge : la méthode nordique pour arrêter de fumer ?
D’après un article écrit par Michael Cebulski du blog StopTabac.net
La philosophie de vie du pays des gens heureux
Peut-être vous demandez-vous : c’est quoi le hygge ? À moins que vous ayez déjà lu le livre du Hygge par Meik Wiking, ou vécu au pays de la petite sirène d’Hans Christian Andersen. Et bien, le hygge (prononcé hugueu) est une philosophie de vie qui fait du Danemark le pays où les gens sont les plus heureux au monde, rien que ça !
En découvrant un article du Monde sur le sujet, je me suis demandé si la vie à la danoise avait une incidence sur la consommation de tabac.
Et devinez quoi : les chiffres ont des révélations à nous faire sur les descendants des vikings, que beaucoup envient. Car le concept nordique fait le buzz ces derniers mois, notamment chez nos voisins Grands-Bretons. Découvrons ce qui se cache derrière ce mot barbare…
Le hygge : sur la voie du bonheur
Vous le savez sans doute, les peuples nordiques sont connus pour être les plus heureux au monde. Le World Happiness Report 2016 publié par l’ONU, révèle que les pays nordiques se classent dans les 10 premiers rangs. Et le grand vainqueur du classement est le Danemark, depuis plusieurs années déjà.
Nous autres français sommes 32e au classement des « gens heureux », derrière plusieurs pays européens comme la Suisse (2), les Pays-Bas (7), l’Autriche (12), l’Allemagne (16), la Belgique (18), la Grande-Bretagne (23). Notez également que notre pays est moins bien classé que le Costa Rica (14), le Chili (24) ou encore le Mexique (21), comme quoi la richesse d’un pays ne fait pas forcément le bonheur de son peuple.
Pourquoi les danois sont-ils les plus heureux ?
Ce n’est pas à cause de l’ensoleillement, ça c’est sûr ! Mike Wiking explique que le hygge fait partie de l’ADN du Danemark, un peu comme ce que représente la liberté pour les USA. Pour lui c’est l’une des clés essentielles à leur bonheur.
Le mot hygge date du 19e siècle. Il provient d’un terme norvégien signifiant “bien-être”, que les danois décline à toutes les sauces : un adjectif, un coin douillet dans la maison, un pantalon pour flemmarder à l’aise et au chaud, un blog et même une marque de montres, sans oublier bien sûr, les fameuses bougies.
C’est sans doute parce que la nuit tombe très vite qu’ils aiment autant le “cocooning”, se sentir bien chez eux dans une atmosphère conviviale et chaleureuse. Pourtant, nous aussi français, aimons les moments conviviaux : un apéro entre amis, un dîner en famille, une soirée au coin du feu… Mais la différence notable, c’est qu’il s’agit pour eux d’un mode de vie. Chaque jour, un danois va se faire 3 « kiffs » comme prendre un bon bain chaud, boire un verre de vin à la lueur des bougies ou que sais-je encore…
En même temps, on pourrait penser que c’est peut-être un peu plus facile, parce que leurs revenus sont supérieurs aux nôtre. Et surtout leur journée de travail se terminant vers 17h, ils ont le temps de prendre soin d’eux toute la soirée s’ils le veulent. En rentrant du travail vers 20h c’est quand même un peu plus compliqué !
Flemmarder : une nécessité
On le sait, le manque de soleil a un impact sur l’humeur, à cause de la carence en vitamines D. Pourtant un rapport de l’OMS montre que le taux de suicide au Danemark (8,8 pour 10.000 habitants) est inférieur à la moyenne européenne (12,3).
La journaliste anglaise Helen Russel, qui a quitté Londres pour vivre dans la campagne danoise, nous apprend dans son livre l’impact psychologique du hygge :
Il ne s’agit pas d’ignorer les problèmes mais de prendre soin de soi pour avoir la force de les affronter.
Ce qui pourrait vouloir dire que “flemmarder” un peu tous les jours en lisant un bouquin à la lueur d’une bougie, ou boire un chocolat chaud en “chattant” sur facebook, serait une réponse pour contrer l’anxiété. C’est bien ce que semble penser les danois qui ont érigé la flemme au rang de nécessité.
Le hygge et le tabac
Puis, je me suis demandé si ce concept avait un impact sur la consommation de tabac des danois… Selon l’Eurobaromètre de l’Union Européenne (un sondage mené par la société TNS) les pays nordiques sont les meilleurs élèves de l’UE en terme de consommation de tabac :
- La moyenne européenne de fumeur est de 29%
- en Suède seulement 16%
- en Finlande comme au Danemark : 21%
Pour comparaison :
- en France il y a 33% de fumeurs
- la Grèce, qui adore le tabac, en compte 40%.
Et le plus étonnants c’est que rien de tangible n’explique les bons résultats du Danemark (ni même de ses voisins) : pas de politique antitabac plus sévère qu’ailleurs, le prix des cigarettes est quasi identique qu’en France.
Addiction et socialisation
La cigarette, c’est sûr, est addictive. Personne ne remettra cela en doute, mais de fausses croyances sur l’addiction persistent. Les discours comparant l’addiction à une tare morale ou une maladie mentale n’aident pas ceux qui veulent s’en sortir – loin de là. Pourtant, dans les années 70, un psychologue canadien, Bruce Alexander, a montré que la dépendance n’est qu’une forme d’adaptation à notre environnement avec sa fameuse expérience du “rat park”.
Le professeur Peter Cohen affirme haut et fort que l’addiction est lié à notre besoin viscéral de se connecter aux autres. Une vie sans interaction sociale pousserait à la consommation de drogues, tabac y compris. Je ne peux m’empêcher de penser que les danois savent mieux gérer leurs émotions, notamment grâce à des échanges sociaux plus profitables.
L’équilibre émotionnel : la clé d’un sevrage réussi
Peut-on raisonnablement croire qu’une substance chimique serait à elle seule la cause d’une addiction ? La nicotine est-elle vraiment la seule responsable de la dépendance tabagique ? Si c’était le cas, depuis le début des années 90 et l’arrivée sur le marché des patchs à la nicotine, le nombre de fumeur aurait dû décroître fortement, comme on l’espérait.
De fait, on peut comprendre que si la nicotine joue effectivement un rôle dans l’addiction, il est bien moins important que ce qu’on veut admettre. L’équilibre émotionnel est certainement plus prédominant dans le sevrage tabagique, comme le pensent de nombreux thérapeutes et professionnels de santé.
Le hygge pour un sevrage en douceur
Ce que j’aime dans le rituel quotidien des danois, c’est qu’il a lieu exactement au moment de la journée où le corps a besoin de réconfort et de repos pour finir la journée agréablement, en préparant tranquillement la survenue du sommeil.
Que se passe-t-il dans le corps ? Avec une pause goûter et relaxation vers 17 heures, on augmente la synthèse de GABA, l’un des neurotransmetteurs les plus répandus et des plus importants dans le cerveau. Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur. Il évite que le cerveau ne s’embrase sous l’effet du stress.
Un déficit en GABA a une influence négative sur les émotions et l’humeur : sentiments de vide et de solitude, manque de self-control ou encore impatience. Des relations sociales sincères et profondes renforcent la synthèse de ce neurotransmetteur, tout comme la pratique d’un sport ou d’une activité ludique.
Donc, prévoir une pause vers 17 heures, permet de recaler l’horloge interne, d’accélérer la synthèse de GABA, de se relaxer et de se préparer à la deuxième phase de la journée qui doit être dédiée au repos. Cette pause peut faire de véritable miracle surtout pendant le sevrage tabagique !
Le hygge: l’invitation antistress
Le hygge n’est pas une méthode de sevrage tabagique à part entière, mais plutôt une philosophie de vie. Adopter ce mode de vie, en l’adaptant quelque peu, permet de réparer les dégâts physiques et émotionnels engendrées par une vie stressante. C’est là un point de départ essentiel pour amener le sevrage tabagique à son terme.
Découvrez plus d’informations sur le sevrage tabagique sur StopTabac.net
Prendre soin de soi : est-ce une étape préalable pour parvenir à l’arrêt du tabac ? Essayez, au pire… vous aurez pris soin de vous 🙂
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