Du Mexique à Cuba : « Notre périple à la découverte de la Havane »
Depuis début janvier, Amandine et Antoine sont partis parcourir le monde. Après 3 mois passés à découvrir le Mexique, les voilà en route, ou plutôt en vol pour Cuba. Le Mexique a laissé d’incroyables souvenirs à nos deux jeunes baroudeurs. Cuba en fera-t’elle autant, cette île pas très grande et ses 11 millions d’habitants, cette « República Soscialista » qui vit sa révolution permanente entamée en 1959… je vous avoue que je suis curieux.
Du Mexique à Cuba : « Notre périple à la découverte de la Havane »
Cuba, je suis curieux de savoir ce qu’il s’y passe. Comment vivent les cubains, ce qu’ils font, disent ou pensent, d’eux-mêmes et du reste du monde qui les observe, un monde duquel ils ont été coupés durant si longtemps.
Avec une valise d’a priori, je m’imagine mille et une choses sur Cuba. Mais je vais arrêter là les suppositions hasardeuses, pour donner la parole à ceux qui viennent d’arpenter son territoire durant 28 jours, de partager leurs repas avec des Cubains, d’y échanger des idées, des objets…
Voici le premier récit sur Cuba d’Antoine et Amandine, s’apprêtant à vivre leurs premières expériences cubaines en débarquant à la Havane.
Premières impressions de Cuba, un peuple très souriant, de vieilles maisons coloniales, des voitures anciennes de toutes les couleurs et un soleil rayonnant.
Du Mexique à la Havane
Cancun au Mexique, 4h le réveil sonne. Nous prenons un taxi pour l’aéroport et embarquons direction Cuba, pour atterrir à la Havane, via une escale au Panama. En arrivant au-dessus de l’île de Cuba, nous voyons la mer bordant les terres, d’une couleur turquoise magnifique.
Le passage à la douane s’effectue plus facilement que nous l’imaginions. Nous récupérons nos sacs et sortons de l’aéroport. C’est alors que nous rencontrons un Allemand qui propose de partager le taxi. Première mission, retirer de l’argent. Mais la file d’attente du distributeur est incroyablement longue. Nous décidons donc de prendre un taxi sans argent et de nous faire déposer à un distributeur en ville.
La galère de l’argent
Une grosse mission commence alors, le taxi nous dépose devant un hôtel qui nous demande d’avancer de l’argent, mais à ce moment, impossible pour nous car internet a sauté. Ayant zéro argent, nous n’avons pas le choix, nous demandons au taxi de nous déposer à une banque.
Impossible de savoir pourquoi mes 2 cartes bancaires et la carte de Waza ne veulent pas nous donner 1 centime. Le taxi commence à râler, ça fait déjà 1h que nous sommes avec lui, nous demandons à l’Allemand de nous avancer la course. Merci l’Allemand 😉
A Cuba, il y a deux types de logement, l’hôtel Resort pour les touristes disons conventionnels, ou les casas chez l’habitant pour les « sacs à dos » comme nous. Nous allons donc à la casa de Maria. Nous posons les sacs et partons directement à la recherche d’argent… et vous allez voir, c’est une aventure !
Nous trouvons une banque, mais la file d’attente est aussi incroyable qu’à l’aéroport. Tant pis nous patientons. Quand vient notre tour, on croise les doigts, mais sur nos 3 cartes, une seule accepte de sortir de l’argent, et seulement 60 cuc , soit quasi 60 euros.
Ce qu’il faut savoir sur Cuba, c’est qu’il y a deux monnaies. Les Cuc pour les touristes et les pesos nationaux pour les cubains. On se retrouve donc avec deux monnaies différentes dont la valeur est 1$=1cuc=25pesos=0,9euros… quel micmac ! Dans la rue, les prix sont parfois en pesos, parfois en Cuc. En général, les hôtels, bus, taxis, activités, bref, les trucs à touristes sont en Cuc. La nourriture dans la rue et les choses de base pour un cubain sont en pesos. Vous pouvez payer un prix Cuc en pesos, et vice versa. J’ai déjà payer en Cuc et reçu la monnaie en pesos… je l’avais pressenti, c’est tendu pour s’y retrouver, au début tout du moins.
Le premier jour effectivement, c’est perturbant et nous nous sommes fait avoir sur des bananes et une pizza, pour lesquelles on nous a fait payer le prix de 5 pizzas ! Mais une fois le calcul compris, les billets et pièces reconnues, c’est finalement assez simple.
Bref, c’est avec 60cuc en poche seulement que nous allons manger notre repas et rentrons nous coucher de cette grande journée. Le repas et la chambre payés, le taxi remboursé, il nous reste déjà moins de la moitié, nous espérons vraiment pouvoir retirer plus d’argent demain.
Le lendemain matin, première chose avant de manger : retourner à la banque. Nous patientons une nouvelle fois dans la file d’attente et retentons notre chance au distributeur. Encore une fois, sur les 3 cartes, je n’arrive à retirer que 40€… Nous n’allons pas pouvoir continuer comme ça, nous ne savons pas s’il y a beaucoup d’autres distributeurs dans les villes et villages une fois sorties de La Havane ?
Nous décidons de rentrer à l’intérieur de la banque pour retirer au guichet. À nous deux, nous parvenons à obtenir 400 cuc… soulagement.
Visite de la ville découverte du vieux Havane
Nous partons pour la journée visiter le vieux Havane. Des rues pleines de vies. Il y a pleins de gens qui s’affairent occupe dans les rues, vendeurs de rue, pédaleurs de tuk-tuk à vélo qui font la sieste assis sur leur selle les jambes étendues sur le guidons. Des groupes d’amis qui rigolent au coin de rue jouant parfois au domino, les personnes âgées assise au pied de leurs maisons… Les rues sont animées, ce qui fait toujours plaisir. De la musique par ci par là. Beaucoup de linge qui sèchent aux fenêtres et balcons.
Dans les rues, défilent d’anciennes voitures américaines, roses, vertes, bleues, rouges… ce qui ne dénote pas avec les maisons et devantures de magasins également colorées. Beaucoup de Cadillac, Pontiac, Chrysler, Chevrolet, Jaguar, bref, même si je ne m’y connais pas en voiture, ça donne un charme fou. Amandine qui est fan de vieilles voitures est aux anges.
Une ville étrange et colorée
On voit d’anciennes énormes maisons coloniales de plusieurs étages, avec balcons, colonnes, grandes fenêtres et hauts plafonds. Mais elles font vieilles, usées par le temps. Les peintures de couleurs pétantes et toutes différentes tombent en lambeaux. Certaines maisons commencent à s’écrouler. Par moment, on a l’impression que ces magnifiques maisons ont connues une guerre. En réalité, c’est juste qu’elles n’ont pas été entretenues et que depuis le temps, tout commence à s’écrouler.
Si on enlevait les gens, que les rues seraient vides de vie, on aurait vraiment l’impression de découvrir une ville abandonnée depuis plus d’un siècle.
Mais voilà, cette usure donne un certain charme. Mais je n’avais jamais vu dans mes précédents voyages une ville pareille.
En arpentant les rues, on ne risque pas oublier qu’on est à Cuba, tellement des drapeaux du pays flottent un peu partout. Le portrait de Fidel Castro est partout, chez les gens, dans la rue, et à coup sûre, dans chaque bâtiment d’institution gouvernementale. Le Che aussi est un peu partout, comme observant la vie cubaine.
La pénurie à Cuba n’est pas une légende
Nous décidons de rentrer jeter un œil dans les « supermarchés » ou supérettes alimentaires. C’est vide ! Il n’y a aucun choix. Un rayon est rempli à lui seul avec le même article. Dans le coin alimentation : farine, huile, sauce tomate, pâtes et lentilles.
En déambulant dans les rues, nous remarquons que plusieurs personnes nous accostent et nous sortent des histoires à dormir debout pour de l’argent (femme qui accouche dans une heure et qui est asthmatique, etc.) Beaucoup de personnes nous demandent directement de l’argent pour manger. Ce qui nous a choqué par rapport à d’autres pays, c’est qu’ici ceux qui demandent ne paraissent pas nécessairement faire partie des plus pauvres. En fait tout le monde semble dans le besoin.
En tout cas, une journée rendue éprouvante par le seul fait d’être constamment aux aguets quand quelqu’un vient te parler, à te demander quelle est l’entourloupe…
Entre révolution et dictature
Bref, ce pays dont nous ne savions pas grand-chose, m’intrigue de plus en plus. Je suis pressé d’en savoir davantage, de poser des questions, de comprendre comment fonctionne le pays, de connaître la réalité de Cuba. Mais je pense que cela ne va pas être simple, j’ai tenté déjà quelques approches, mais les gens me répondent en chuchotant, ils se méfient les uns des autres.
Ici il semble interdit de critiquer le gouvernement, de remettre le système en question. Les Cubains peuvent avoir des problèmes juste en parlant avec vous dans la rue ! Le premier soir je demande à un cubain un endroit pour manger, il dit vouloir nous y emmener, mais nous devons rester 5 à 10 mètres derrière lui, afin que la police ne remarque pas que nous sommes ensemble.
J’ai aussi été choqué de voir que quasiment toutes les rues de La Havane sont filmées par une caméra. Quand un gouvernement redoute l’échange des idées, de visions, qu’il ne contrôle plus les pensées du peuple…
Voilà pour mes impressions à chaud, j’espère découvrir d’autres aspects plus sympathiques de Cuba et des Cubains. À vrai dire je n’en doute pas, la réponse dans le prochain article.
Il existe des dizaines de guide pour préparer son voyage à Cuba. Celui-ci en fait partie. Ceux qui projettent d’aller sur place ne peuvent pas faire l’impasse sur ce genre d’ouvrage :
D’après un article d’Antoine, publié sur son blog antoinesurlesroutesdumonde.com
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