Plus de 100 tonnes de glace du Groenland débarquent pour la COP21
Doit-on se réjouir de ce coup de com’ orchestré pour la COP21 ? Toujours est-il que plus de 100 tonnes de glace récoltées au Groenland sont actuellement en route pour Paris, destinées à être installées sur la place de la République pour sensibiliser aux enjeux de la conférence climat de l’ONU, la COP21 qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre.
La glace qu’on va mettre à Paris représente un dixième de ce qui fond en une seconde en été au Groenland.
Cette déclaration faite à l’AFP mercredi par le géologue danois Minik Thorleif Rosing, qui est derrière le projet avec l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson ; suffira-t-elle à faire avaler la pilule (ou le glaçon) aux millions de gens qui vont tourner le regard vers Paris ?
La question ne devrait pas se poser, mais compte tenu de ce qu’on apprend ici où là sur cette COP21 -qui n’a pas encore commencé- on ressent combien le problème du dérèglement climatique prend sa source au plus profond de la société.
On peut lire sur lepoint.fr :
Ces 12 immenses blocs d’une dizaine de tonnes chacun ont été découpés depuis des icebergs flottant au large de Nuuk, la capitale groenlandaise. Emmenés par bateau jusqu’à Aalborg (Danemark), ils doivent être envoyés d’ici à la fin du mois par la route à Paris. Ils seront ensuite placés en forme d’horloge sur la place de la République, où ils fonderont au cours de la conférence.
Si l’objectif du sommet climat à Paris est de négocier un accord mondial qui permette de limiter la hausse des températures à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels ; comment peut-on accepter ce déplacement de glace qui constitue un non-sens à lui seul en terme de bilan-carbone ?
On peut également trouver sur internet des annonces comme :
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Article à découvrir : Pierre Rabhi : « Ce que je reproche à la COP21… »
Et, à n’en pas douter, ces messieurs de la grand-messe mondiale sur le climat viendront garnir les tribunes de la conférence, débarquant de leur jet privé comme si de rien n’était. Si on osait paraphraser certains, par avance, mais sans avoir besoin de trop d’imagination :
A la tribune : « Il faut contenir le réchauffement climatique sous la barre fatidique des 2°C. »
Le même hors micro : « Albert faites chauffer le jet on rentre »
Mais revenons-en à nos glaçons. Quand l’artiste veut toucher le public, souvent il use d’images fortes. Mais ces glaçons géants à Paris sont un non-sens écologique. Le seul message qu’il risque de faire passer pourrait bien être différent de celui recherché. Car une chose est sûre : si ces glaçons devaient sensibiliser les gens à la connerie humaine, c’est fait… mais c’était inutile.
Un article sur le web a parfois plus de sens qu’un glaçon extrait de l’océan. Partagez-le sur les réseaux sociaux :
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