La France des 13 nouvelles régions apparaît plus homogène
Le découpage administratif du pays donne un nouveau visage à la France. De ces mariages plus ou moins forcés ou franchement consentis, sont sorties 13 nouvelles régions qu’il n’est pas inutile de regarder d’un peu plus près. Que représentent-elles les unes par rapport aux autres? Les chiffres publiés par l’INSEE nous montrent une France plus équilibrées.
Emploi, population, logement… Comme à l’accoutumée, l’Insee publie des chiffres détaillés brossant le portrait de la France. Mais cette année, pour la première fois, l’Institut tient compte du nouveau découpage des territoires, avec les treize régions officiellement en vigueur en 2016.
Un premier élément ressort : les différences d’un territoire à l’autre sont nettement moins marquées qu’avant.
Population : des régions plus homogènes
En termes d’habitants, les treize régions sont plus homogènes qu’avant. L’Ile-de-France se démarque toujours fortement en regroupant à elle seule près de 12 millions de personnes, suivie par la désormais Rhône-Alpes-Auvergne et ses 7,6 millions d’habitants. Il y a ensuite un groupe de cinq régions de taille intermédiaire, entre 5 et 6 millions d’habitants; puis celui des régions les moins peuplées regroupant environs 3 millions d’habitants. La Corse complète le tableau.
Les régions dont les populations sont les plus âgées ont fusionné avec des régions plus jeunes. Par exemple, l’Auvergne avec Rhône-Alpes. Ou les Limousin Poitou-Charente avec l’Aquitaine. Ceci dit, toutes les disparités régionales ne sont quand même pas gommées: le Nord et l’Est restent plus jeunes que le Sud et l’Ouest.
Superficie : le mastodonte Aquitaine-Poitou-Limousin
Rien de nouveau de ce côté : la densité de population au Nord s’avère bien supérieur à celle du Sud de la France avec 140 habitant au km² contre à peine 91 dans le Sud.
La situation n’évolue pas pour la Corse et l’Ile de France qui restent les deux plus petites des régions du pays. En revanche, le Nord-Pas-de-Calais, à peine plus grand que la région francilienne, intègre en s’associant à la Picardie un gros peloton entre 27 et 47 000 km2, qui regroupe la moitié de ces nouvelles régions.
Loin derrière les « super régions » issues des mariages Auvergne-Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées-Languedoc. Quant à la nouvelle fusion Aquitaine-Poitou-Limousin, c’est LE mastodonte, avec près de 85 000 km², soit un gros sixième de la superficie totale de la France métropolitaine.
PIB : les écarts se resserent
Les différences s’estompent aussi si l’on s’en tient aux aspects économiques. En effet, un nombre plus important de régions présente un poids économique intermédiaire, autour de 7% du PIB national.
L’écart entre le PIB régional le plus élevé et le plus faible se réduit dans la nouvelle configuration. Le Centre-Val-de-Loire, avec 3,3 % du PIB national est en queue de peloton (exception faite de la Corse), alors que dans le découpage actuel c’est le Limousin, qui représente 0,8% du PIB de la France.
Croissance : des disparités importantes
En vingt ans, de 1990 à 2012, le PIB de la France métropolitaine a augmenté de 1,6 % en moyenne.
L’Alsace Champagne-Ardenne-Lorraine, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val-de-Loire ne brillent pas, avec une croissance autour de 0,8% donc bien en dessous de la moyenne.
La Paca et l’Ile-de-France s’en sortent bien mieux grâce au dynamisme des services marchands. Quant à la Bretagne, «elle a été moins touchée, jusqu’à la crise de 2008-2009, par les moindres performances de l’industrie», selon l’Insee.
Après la Corse dont le poids économique est plus faible, Les Pays de la Loire et le nouvel ensemble Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées enregistrent la croissance la plus dynamique: + 2,1 % en moyenne par an dans les deux cas, mais pour des raisons différentes. C’est ce que dit l’Insee expliquant que la croissance dans l’actuel Languedoc-Roussillon «correspond à un processus de rattrapage tiré par la forte croissance de la population, alors que Midi-Pyrénées a bénéficié du dynamisme de secteurs moteurs comme l’aéronautique ou les services marchands.»
Pauvreté : le Sud-Est et le Nord plus touchés
Petite précision, pour bien comprendre. Le taux de pauvreté mesure la part des ménages qui ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, fixé pour l’année 2011 à 1 004 euros pour une personne seule. Le seuil de pauvreté varie en effet d’une année sur l’autre, il représente 60 % du revenu médian, qui partage la population en deux parts égales.
Si on regarde la carte des nouvelles régions, il apparaît que la proportion du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est plus élevée dans le Sud-Est et dans le Nord (de 16,4 % à 19,2 %). La Bretagne et les Pays de la Loire, sont relativement moins touchés : moins de 12 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté.
Logement : particularité inchangée de l’Ile-de-France
Là encore, la carte des propriétaires est plutôt homogène.
Sans surprise, c’est en Ile-de-France, là où la tension démographique est le plus élevée, que l’on compte la plus faible part de propriétaires de leur logement. Dans le parc locatif social, la quasi-totalité des logements sont collectifs en Ile-de-France.
Quatre logements sur dix sont des habitations individuelles dans le Nord-Pas-de-Calais Picardie.
Si l’on regarde à l’échelle du territoire, 51 % des ménages vivant dans des villes sont propriétaires de leur logement. A titre de comparaison, la moyenne s’élève à 55% dans les villes européennes.
Source : liberation.fr
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