Une ville en démocratie directe éradique chômage, violence et misère
La démocratie directe n’est-elle qu’une utopie, comme on tente de nous le faire croire? Si on s’en tient au fonctionnement de notre société, alors oui, on peut probablement dire que la démocratie réelle en est absente. Il existe cependant des tentatives contemporaines qui présentent toutes les caractéristiques du succès ! La preuve avec Marinadela, en Espagne.
Une ville en démocratie directe éradique chômage, violence et misère
A Marinaleda, ville d’Espagne située entre Malaga et Séville, les jeunes qui veulent construire une maison peuvent bénéficier gratuitement des matériaux, d’un architecte et des maçons qui vont avec. Le tout pour pas un rond, ou presque car ensuite le loyer est de 15€ par mois !
C’est grâce à une approche nouvelle de l’économie et à un retour aux fondamentaux de la démocratie, que cette ville andalouse de près de 3000 habitants ne connaît ni chômage, ni police, ni délinquance… et des salaires bien plus élevés qu’ailleurs !
Pour comprendre le succès de cette commune à part, il faut remonter quelques années en arrière. Marinaleda doit en grande partie son destin à un homme : Juan Manuel Sánchez Gordillo, élu maire en 1979 et régulièrement réélu depuis maintenant plus de 37 ans. Et pour cause, qui serait assez fou pour souhaiter changer une politique entièrement soumise à l’approbation de ses concitoyens ?
Son maire est convaincu depuis toujours que le capitalisme n’est pas une fatalité. Il a tout d’abord mené le combat contre le plus grand propriétaire terrien de la région : le duc de l’infantado. Cette lutte, marquée par des années de grèves et d’occupations de fermes, a fini par porter ses fruits : le village a pu récupérer des terres, améliorer leur irrigation et créer une grande coopérative impliquant tous les travailleurs de Marinaleda. Son activité est la production et le conditionnement des olives et du blé.
La démocratie directe telle qu’on ne la pratique nulle part ailleurs
A Marinaleda, toutes les décisions du village sont soumises à la démocratie directe, qui est la seule véritable démocratie. Autrement dit, pour être adoptées, chacune d’entre elles doit faire l’unanimité au sein de la population, qu’il s’agisse d’impôts, d’équipements, d’emploi… du coup, des centaines d’assemblées sont organisées chaque année.
Même les salaires ont été approuvés par les citoyens : 47 euros pour une journée de six heures au champ (et pour une journée de huit heures à la conserverie). Ce qui fait que les habitants sont plutôt mieux payés qu’ailleurs : en Andalousie, le salaire journalier se situe entre 30 et 35 euros seulement.
La location d’une maison ne coûte que 15 euros par mois, la garderie, 12 euros/mois/enfant (cantine comprise) et l’accès aux équipements publics est gratuit (sauf la piscine). Bref, à Marinaleda, si personne ne roule sur l’or, personne n’est dans le besoin. Quant à monsieur le maire, il refuse d’être payé pour remplir ses fonctions.
Le chômage est quasi-inexistant, la plupart des habitants travaillant pour la coopérative. Si l’on ajoute à cela le temps que chacun investir dans la vie de la cité, il ne reste plus guère de créneaux horaires à consacrer aux incivilités… résultat : Marinaleda est l’une des villes les plus sûres du pays. Elle peut même se passer de police municipale.
L’expérience démocratique qui ne demande qu’à s’exporter
Des terres, du travail, du logement, de la sécurité, une démocratie vivante : Marinaleda a tout pour endosser un rôle de modèle. Son maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo l’assure :
Qu’on ne vienne pas me dire que notre expérience n’est pas transposable : n’importe quelle ville peut faire la même chose si elle le souhaite.
Pour lui, pas de doute, ce qui est normal, c’est ce qui se passe chez lui. Ce n’est pas la situation de misère des autres :
Les gens sont surpris lorsqu’ils voient que, ici, il n’y a presque pas de chômeurs et que tout le monde a sa propre maison. Mais c’est pourtant ça qui est normal. Ce qui n’a pas de sens, c’est ce qui se fait ailleurs.
Les mauvaises langues diront que Marinaleda ne pourrait pas s’en sortir sans les aides de l’Etat et de la région. C’est peut-être vrai. Mais le fait qu’elle semble s’en sortir beaucoup mieux que les autres (avec légèrement moins d’aides) mérite que l’on s’intéresse de près à ce modèle de fonctionnement.
Quoi qu’il en soit, l’expérience de Marinaleda semble bien parti pour durer encore longtemps. Les enfants des habitants qui veulent rester au village et y construire leur maison peuvent même bénéficier gratuitement d’un architecte, de l’accompagnement de maçons et des matériaux nécessaires. Seules conditions : mettre la main à la pâte avec l’aide des voisins (qui ne se font pas prier) et s’acquitter ensuite des quinze euros par mois !
À Marinaleda règne un très bon état d’esprit, le destin de sa population est entre les mains de chacun de ses habitants ! Dès lors on se demande bêtement : « mais pourquoi c’est pas pareil chez nous? » Enfin, vous le savez bien… le seul et unique modèle de société qui ait de l’avenir est le capitalisme. Toute alternative qui met en pratique la mise en commun des biens, des décisions, et autres… n’est qu’une machiavélique et sournoise tentative de réapparition du communisme, proclamé en son temps « ennemi n°1 » de la planète capitaliste…
« Dès lors on se demande bêtement : « mais pourquoi c’est pas pareil chez nous? » M’enfin, vous le savez bien… le seul et unique modèle de société qui ait de l’avenir est le capitalisme. Toute alternative qui met en pratique la mise en commun des biens, des décisions, et autres… n’est qu’une machiavélique et sournoise tentative de réapparition du communisme, proclamé en son temps « ennemi n°1 » de la planète par nos amis américains.Les USA ont éradiqué le communisme… puis ils ont créé le terrorisme à grande échelle, histoire de se trouver un ennemi à combattre. Bref, l’ami, « camarade » si j’osais… choisis ton camp! »
De mon point de vue, vous êtes un journal alternatif : aucun jugement personnel de l’auteur ne devrait apparaître ici. Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas du tout mon point de vue Marion. Je mets du « mois » dans mes articles autant que possible. Je prend partie. Je fais des choix. Je les assume. J’en fais la publicité. J’invite les lecteurs à réfléchir sur la base de ce point de vue très tranché. Je n’en peu plus de lire des textes ou entendre des discours pesés, lissés, bien-pensants et finalement très conformistes. Ce monde a besoin de « différences » plus qu’il n’a besoin de « ressemblances ». On y gagne beaucoup à s’autoriser à être soi-même. D’autre part, je ne conçois pas mieux-vivre-autrement comme « un journal alternatif », ni même un journal tout court. C’est un blog. Pas plus, ni moins.