Anonymous de 19 ans Loïc encourt 10 ans de prison : il répond en poème
8 avril 2015 – 06h00 : Loïc, Anonymous français de 19 ans, est arrêté à son domicile. Soupçonné d’avoir participé à des attaques informatiques contre des sites institutionnels dans le but de dénoncer la politique d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) et le meurtre de Rémi Fraisse. Pour ce « crime » il encourt 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. En réponse, il adresse deux poèmes touchants…
« C’était un mercredi matin, il devait être six heures. Ma petite sœur essaye de me réveiller pour m’avertir qu’on vient de sonner chez nous et que c’est certainement la police qui veut m’arrêter. Mais pas moyen de me réveiller… Les flics entrent dans la chambre, écartent ma petite sœur, et tentent de me réveiller à leur tour. Au même moment, j’entends un grand BOUM, c’est mon père qui, en bas, fait un malaise et tombe par terre. Moi je crois tellement être dans un rêve, un cauchemar plutôt, que… je trouve le moyen de me rendormir. Les flics croient que je fais un malaise aussi. »
Voici les explications du jeune Loïc – alias « liberty »ou « Boby »- , 19 ans, formulées au journal CQFD. Ensuite tout s’enchaîne, neuf interrogatoires de deux à quatre heures chacun : le hackeur activiste ou « hacktiviste » est considéré comme un cyber-terroriste et encourt 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Quand d’autres hackers malintentionnés cherchent à nuire à autrui, voler des informations bancaires ou avoir accès à des données personnelles… Loïc et ses amis Anonymous attaquent des sites internet institutionnels dans le but de revendiquer une volonté collective de justice écologique et/ou sociale. Leurs cibles : Monsanto, le TAFTA, le génocide au Congo, le Barrage de Sivens, l’enfouissement des déchets nucléaires de Bures, l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, la mort de Rémi Fraisse…
Sa réponse en poème
Ce jeune garçon sortant à peine de l’adolescence, le tête pleine des rêves et des idéaux de la jeunesse, est un amoureux d’écriture et de poésie. Il a adressé deux poèmes à Mr Mondialisation, site internet dont il est un fidèle lecteur, comme une réponse faite à cet Etat répressif qui ampute internet de sa liberté, loi après loi…
La nuit de l’attente
Dans la nuit de l’attente, qui s’étend sur mes jours,
L’insomnie y enfante, la souffrance au séjour.
Ces minutes, ces semaines, où l’unique pensée,
Est la chute, et la peine, qui seront prononcées.
C’est peut-être la peur, qui effrite mon âme,
Cette crainte qu’en ma fleur, mes pétales ne se fanent.
Est-ce déjà le moment, de libérer mes graines,
Si prématurément, pour que d’autres les reprennent.
Qu’ils attisent ce combat, de garder allumé,
En chacun de nos pas, le flambeau des idées;
Pour éclairer nos ombres, d’où s’élèvent ces grands rois,
Tyrans de la pénombre, qui éteignent notre voix.
Oui, gardons le courage, même si quand on l’éclaire,
Le tyran met en cage, il faut voir la lumière.
Celle qui brille en chacun, à travers les barreaux,
Pour qu’envers son prochain, on ne soit un bourreau.
Appel à une mobilisation de soutien
Le jugement initialement prévu le 9 juin à la cité judiciaire de Nancy a fait l’objet d’un renvoi demandé par l’avocat du jeune homme. Le jugement a été reporté au 9 novembre à 9 h à la cité judiciaire de Nancy. On s’attend à une forte mobilisation pour défendre le jeune homme, compte tenu de l’appel du réseau Anonymous, en faveur de Loïc, Seamymsg et ErCun :
Ceci est un appel à se rassembler devant le tribunal correctionnel de Nancy le 9 novembre à 9 heures. Ne laissons pas nos luttes mourir aux portes des banques et des palais d’injustice ! Soyons solidaires avec celles et ceux qui se battent pour un monde plus juste, en leur montrant qu’ils ne sont pas seuls. Le temps est venu de prendre nos responsabilités. Le temps est venu de penser librement sans se soucier du regard des autres.
Le contrôle à tout prix.
Partout en Europe, les états tentent de faire taire « les lanceurs d’alertes » afin de neutraliser toute résistance à l’ordre établi. Sous couvert de lutte contre le terrorisme, avec la loi sur le renseignement généralisé de la population, l’État français se dote d’un outil diabolique pour élargir et augmenter la répression de façon exponentielle.
La liberté n’est qu’un mot dans la parole d’un Etat qui se revendique « Charly » un jour, pour soumettre ensuite chaque jour davantage une population jugée « complotiste » dès qu’elle émet une réserve sur les contre-vérités qui polluent notre pays.
Encore un poème ?
Parce que le premier est si beau, et que le second l’est peut-être plus encore… Poème d’un jeune idéaliste, utopiste peut-être et certainement talentueux :
Je m’efface en l’attente
Sensation si étrange, je me vois disparaître,
Invisible comme l’ange, sans sa joie, sans mon être.
Il n’y a plus la vie, on m’enlève mon combat,
Le futur s’assombrit, oui je crève loin de moi.
Et l’on a pris mes armes, dois-je attendre jugement,
Qui condamnera l’âme, à s’éteindre pour longtemps ?
Restera-t-il des braises, en dessous de mes cendres,
C’est au bord des falaises, que l’on ose se descendre.
Car ici c’est l’argent, qui est roi des justices,
Je ne chante plus ce chant, qui attise les supplices;
Sur ces autres qu’on ignore, comme chacun d’entre nous,
Nous n’avons qu’un seul tort, celui d’être à genoux.
Consommant son prochain, se consume en nous même,
L’espérance d’un destin, sans l’enclume des peines.
Marteau de l’ignorance, vient enfoncer le clou,
De nos fausses connaissances, qui nous rendent aussi fous.
Fous de croire que l’on est, plus important que lui,
Lui qui marche à côté, que l’on croise dans la nuit.
Nuit qui gagne nos cœurs, sur l’ardoise de nos vies,
Où s’efface l’ardeur, d’y laisser notre écrit.
Sources :
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Douleur et mal être constitue mon être,
La vision d’un peuple malade,
Mes intuitions avaient raisons
Un peuple aveuglé par l’argent
Conscients ou ignorant
Semblant malentendant
Obsessions religieuses et spirituelles
La tendance est à l’excès
Sexuelle et matérielle
Entrave aux valeurs naturels…
Ce récit n’est qu’un parmis une longue série
Moi mes valeurs sont faussé, éphémères tandis que mon regard cherche le fond dans l’infini grandeur du fossé, je suis conscient que la fin se trouve dans les limites qu’on lui impose.
De tout mon coeur avec belle âme qui s’exprime en poésie …
Tes mots sont ta force et ton combat est aussi le notre.