Comment adopter un comportement respectueux en voyage à l’étranger ?

Quand on voyage à l’étranger, il y a certains comportements plus « moralement acceptables » que d’autres à adopter. Pourquoi j’écris cet article ? Non pas pour donner des leçons de morale, loin de là, mais tout simplement parce que j’ai compris que le tourisme influençait le comportement des peuples locaux. C’est important d’en avoir conscience, car les populations autochtones ont tendance à élever en modèle les voyageurs occidentaux.

Comment adopter un comportement respectueux en voyage à l’étranger ?

Je pense que ça se joue inconsciemment. Les populations pauvres rencontrées lors d’un voyage, peuvent penser que si nous, occidentaux, sommes dans cette situation d’opulence, il leur faut faire comme nous pour accéder à une vie plus aisée.

C’est ainsi que s’accélère la perte de leur culture, leurs croyances et leur mode de vie ; pour être remplacés, petit à petit, par un mode de vie bien plus stérile.

Bien sûr, la conquête des pays en voie de développement par les grandes firmes (via la mondialisation) et autres films hollywoodiens, sont de très gros facteur d’influence. Ceci dit, cela nous dédouane-t-il de notre responsabilité individuelle en tant que voyageur ? Non, ce n’est pas ce que je crois.

Car c’est comme ça que les nouvelles générations délaissent les habits traditionnels et typiques d’une culture très locale, souvent colorés et décorés des symboles qui ont accompagné l’évolution de leur peuple… pour des jeans bleus unis, et un tee shirt gris tagué du logo d’une marque quelconque. Quel dommage!

Ils oublient également leur cuisine traditionnelle aux saveurs riches de leurs différentes épices, pour manger burgers, frites et autres plats préparés « à l’occidental ». Leur musique aussi change, utilisant de moins en moins les instruments traditionnels (souvent uniques au monde) qui faisaient la fierté de leur pays. Ils y ajoutent des sons électroniques, et les chants laissent place aux voix modifiées pour faire « comme les states »…

Nos manières de faire les choses, nos comportements au quotidien : quand on y prête attention en voyage, on remarque que les personnes observent et apprennent constamment de nous. Quand vous parlez avec un local, il va essayer de comprendre comment vous raisonnez, ce que vous pensez et comment vous réagissez face à telle ou telle situation. Quand un autre voyageur croisera cette même personne, il y a de forte chance pour qu’elle ait assimilé ce qu’elle a vu précédemment et sera contente de le montrer.

Tout se joue sur une multitude de petits détails. Ça peut être des trucs tout bêtes, par exemple en Inde il y a encore beaucoup d’endroits où lorsque vous êtes le premier client d’un vendeur, vous ne pourrez lui payer de la main gauche car cela lui porterait malheur pour le reste de la journée. Pour ma part, je trouve ça cool, ça rajoute quelque chose à la vie. Pour cet exemple comme pour bien d’autres, j’ai pu observer deux types de personnes :

  1. Le premier va pratiquer cette manière de faire sans rien dire, vivant la chose comme elle se vit ici. Tout juste pourra-t-il demander les raisons qui amènent les gens à procéder de la sorte, pour comprendre et apprendre de l’autre.
  2. Puis il y a l’autre. Celui qui va dire au vendeur que c’est stupide, que ça ne change rien…  » En France on encaisse autant de la main gauche que de la droite, et pour autant les affaires marchent » (je l’ai entendu!).

Si tout le monde était comme Mr premier, les gens continueraient sans « honte » leur business avec cette petite touche personnelle locale, ma foi fort sympathique.

Si tout le monde était comme Mr deuxième, alors les vendeurs finiraient par se remettre en question, se sentant « bête » face à ces occidentaux qui réussissent mieux dans les affaires puisqu’ils sont riches. À la longue, ils changeraient leurs habitudes pour faire comme nous, comme tout le monde.

Ce que j’essaie d’exprimer, c’est que même si on est dans un mouvement de mondialisation de plus en plus rapide qui influence tous les peuples, nous participons aussi à ce nivellement culturel. Mais on peut lutter contre ça, en leur faisant comprendre que ce que nous aimons chez eux, ce que nous venons chercher : c’est ce que nous avons perdu en avançant trop vite sur le chemin de la modernité qu’ils sont en train de prendre à leur tour. On vient chercher de la culture, des valeurs, de la joie simple, de la douceur, du goût, des odeurs, du bruit, de la vie quoi !

Alors quand nous sommes en voyage, mangeons local. Ne demandez pas des plats de chez nous au restaurant, ou ne demandez pas dans la rue s’il y a un Mac Do dans la ville. Sinon petit à petit, insidieusement, la carte de menu pleines des saveurs locales sera remplacée contre une carte à l’européenne.

Habillez-vous local ! Donnez leur envie d’être fier et non pas de se sentir démodé ! Ne vous baladez pas dans les petits villages avec un jean parfait, chaussures Nike sur coussins d’air, et polo Lacoste (vous rigolez peut être mais j’en vois plein en voyage !).

Si vous faites une soirée avec des jeunes du pays, vous pouvez (et faites-le pour le partage et l’expérience) leur faire écouter quelques musiques de chez nous, mais n’imposez pas votre répertoire musical pour la soirée ! Faites moitié moitié et montrez leur que leurs musiques vous intéressent. Dansez avec eux, partagez leur joie.

Demandez leur des renseignements sur leurs stars nationales, les « peoples », les musiques, les films… bref sachez quelles sont ces choses et personnes qui les rendent fiers et partagez les, vivez les le temps de votre voyage.

Voilà, ce texte je l’ai écris sans préparation pour le coup, au feeling. Je reviendrais sûrement sur le sujet car il y a plein de choses à dire, mais je ne veux pas tout mélanger. Mais ce que je voulais exprimer dans un premier temps, c’est que lorsque nous nous rendons en voyage à l’étranger, nous nous devons de respecter l’endroit, les gens et leurs coutumes. Ainsi nous contribuons à leur donner envie de préserver ce qu’ils sont. Ne laissons pas le consumérisme et le matérialisme formater des peuples entiers à notre image, uniformisés, dévalorisés, fades, perdues et sans repères.

À y regarder de plus près, on constate que nous aussi sommes passés par ce chemin. En France comme dans les autres pays européens, on ne mange pas Mac Do depuis toujours, on n’a pas toujours été vêtu de la même manière les uns les autres. On n’écoutait pas tous les mêmes musiques… mais ça c’était avant.

Nous autres Européens sommes devenus des clones, au dépend et malgré nos coutumes et notre histoire. Et je pense qu’au fond de nous, ces choses nous manquent, elles laissent un vide qui n’est pas comblé. On regrette cette gaieté naturelle disparue, les couleurs locales, les croyances spécifiques à telle ou telle région. Avec la disparition de la culture d’un peuple, c’est aussi sa fierté qui disparaît.

D’après un texte d’Antoine, infatigable globe trotter, actuellement en vadrouille autour du monde. Texte original sur antoinesurlesroutesdumonde.com 

Partagez ce texte d’un jeune voyageur consciencieux et respectueux des peuples qu’il rencontre : 

comportement respectueux en voyage