Égalité entre femmes et hommes : 10 années de progrès bien insuffisants
Le Forum économique mondial a publié lundi son classement annuel des pays en matière d’égalité entre femmes et hommes. Plusieurs domaines sont passés à la loupe, comme l’accès à l’éducation, la santé, la politique et l’économie. Quel bilan peut-on voir apparaître après dix années d’existence de ce classement?
L’égalité entre femmes et hommes : 10 années de progrès bien insuffisants
Comme chaque année, le Forum Economique Mondial publie son rapport et un classement des pays sur l’égalité entre femmes et hommes. Au programme : l’évaluation et le classement de plus d’une centaine de pays sur l’égalité entre les sexes en matière d’accès à l’éducation, à la santé, au pouvoir politique et à l’économie du pays.
Cette édition 2015 permet de mettre en perspective une décennie de données afin de mesurer les progrès réalisés en matière d’émancipation des femmes à travers le monde. Il n’y a pas que de bonnes nouvelles, loin s’en faut.
Depuis dix ans donc, le Forum économique mondial analyse en détail quatre domaines:
- l’accès à la santé : ratio des naissances hommes/femmes, espérance de vie
- l’accès à l’éducation : taux de lettrisme, participation aux différents cycles scolaires
- la participation des femmes à l’économie : taux d’activité, égalité de salaire pour un travail égal, écart de salaires moyen, présence aux hauts postes, présence aux postes techniques
- la participation à l’exercice du pouvoir politique : nombre de femmes au parlement, au gouvernement et nombre d’années avec une femme à la tête du pays durant les cinquante dernières années.
Salaires : les femmes gagnent deux fois moins
Globalement, aucun pays n’a atteint l’égalité parfaite entre femmes et hommes. Sur les 109 pays étudiés pendant dix ans, 104 ont amélioré leur score et cinq ont vu la situation des femmes s’aggraver. A peu de choses près, les femmes gagnes deux fois moins que les hommes. Comme leur augmentation de salaire équivaut aussi à la moitié de celui de leurs collègues masculins, les différences de rémunération risquent fort de perdurer…
Pour les Femmes : de 2006 à 2015, le revenu moyen d’une femme a augmenté de 5000 dollars : elle gagne désormais 11.000 dollars annuels, soit le salaire moyen d’un homme en 2006.
Pour les hommes : ces messieurs ont vu leur revenu augmenter de 10.000 dollars en dix ans, pour atteindre 21.000 dollars annuels en moyenne.
Education : les femmes sont plus instruites
L’égalité entre femmes et hommes est surtout respectée en termes d’accès à la santé et à l’éducation. Il y a plus de femmes que d’hommes qui vont à l’université dans 97 pays. Cependant, les femmes ne composent la majorité des travailleurs qualifiés que dans 68 pays et la majorité des leaders dans quatre pays seulement.
Même si elles sont plus éduquées, ce n’est pas pour autant que les femmes entrent en masse sur le marché du travail. Elles étaient près d’1,5 milliard au travail en 2006, elles sont désormais 1,75 milliard. Un progrès certes, mais qui semble bien maigre face au total de 2,75 milliards d’hommes en activité actuellement.
Le pouvoir politique un peu mieux partagé
L’avancée majeure des dix dernières années s’est déroulée sur le terrain politique. Près de la moitié des pays sondés ont déjà eu une femme à la tête de l’État. Les femmes ont gagné du pouvoir politique au fur et à mesure que leur nombre a augmenté au sein des institutions.
Une percée traduite par des chiffres plutôt minces :
- les femmes représentent 18% des ministres et 19% des parlementaires à travers le monde
- seuls deux pays possédaient plus de femmes que d’hommes au parlement en 2015 : le Rwanda et la Bolivie
- seulement trois pays avaient plus de femmes que d’hommes ministres en 2015 : la Finlande, le Cap Vert et la Suisse.
L’Islande au top, le Yémen à la ramasse
Les bons élèves : l’Islande truste toujours la première place du classement global depuis 2009. Comme depuis dix ans, la Norvège, la Finlande et la Suède lui emboîtent le pas, se disputant les 2e, 3e et 4e rangs tour à tour. Suivent ensuite l’Irlande (5e), le Rwanda (6e) (premier des classements sur l’égalité de salaires à travail égal et sur le nombre de femmes au parlement), les Philippines (7e), la Suisse (8e), la Slovénie (9e) et la Nouvelle-Zélande (10e).
Le quartet des derniers du classement a lui aussi un goût de déjà-vu. Depuis la création du classement, le Yémen a toujours figuré à la dernière place, tout comme le Pakistan (144e) et le Tchad (145e) au sein du top 5. La Syrie (143e), elle, n’y a fait son entrée qu’à partir de 2011, date du début de la guerre civile, transformée en conflit international. L’Iran (141e) fait cette année sa première entrée dans le top 5 négatif.
La France traîne les pieds au 132e rang pour l’égalité des salaires
15ème au classement général : la France n’est positionnée qu’à la quinzième place, après le Rwanda, les Philippines, la Slovénie, la Nouvelle-Zélande ou encore le Nicaragua. Notre pays a joué au yoyo pendant ces dix années d’évaluation : classé à la 70e place en 2006, le pays est remonté 15e en 2008 avant de replonger à la 57e place en 2012, puis se hissée à la 16e place en 2014. La France retrouve donc son meilleur classement de 2008 en 2015. Faut-il s’en réjouir?
19ème en politique : toujours parmi les premiers pays dans les domaines « éducation » et « santé », la France a rattrapé ses lacunes dans le domaine politique. Merci à Edith Cressond (premier ministre en 1991-1992), un bon point également pour la parité respectée au sein du gouvernement et les 26% de femmes présentes au parlement. Dans ce domaine, la France hérite donc de la 19e place, derrière l’Inde, la Slovénie et Cuba, entre autres.
56ème en économie : Notre point faible reste la participation des Française à l’économie du pays, pas plus de 67% d’entre elles participent au marché du travail. Le classement nous pointe laborieusement 132e pour l’égalité de salaire à travail similaire. L’écart de salaire annuel moyen entre une Française et un Français s’élève à 7688 dollars (soit 6888 euros). Au vu de ces critères, la France est classée au 56e rang du classement « économie », entre le Panama et la Gambie, devancée par l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan, le Zimbabwe et la Russie.
Certains résultats sont à contre-courant des idées reçues:
- Au sein du classement général, les États-Unis héritent seulement de la 28ème position, derrière le Mozambique, le Burundi ou encore la Bolivie, juste devant Cuba.
- Des pays européens en mauvais exemple : comme la Grèce, l’Albanie, la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie, le Monténégro et l’Albanie qui figurent derrière le Malawi, la Jamaïque, le Bangladesh, le Lesotho ou l’Ouganda.
- La Turquie, dont la possible entrée dans l’Union européenne est toujours discutée, se trouve bien bas, à la 130e place.
- Le Japon est toujours en mauvaise position, malgré sa volonté annoncée de doper la croissance à travers la promotion des femmes. Le pays du soleil levant est à la 101e place, entre Chypre et le Swaziland.
Source : un article paru sur madame.lefigaro.fr
L’égalité entre femmes et hommes reste un idéal à atteindre. Certains pays prouvent que c’est possible, quand d’autres nous démontrent que le chemin à parcourir reste long, voir très long… partagez ce constat mitigé comme l’espoir d’une meilleur reconnaissance des femmes à travers le monde entier:
au dela du salaire, l’égalité hommes – femmes au travail passe aussi par la conciliation vie professionnelle – vie privée qui permet de gérer efficacement les multiples responsabilités du salarié au travail, dans son foyer et dans sa communauté, tout en maintenant sa bonne santé physique et psychologique.
Il s’agit de créer de la souplesse dans les rythmes et les structures de travail et de proposer des services aux salarié(e)s.
voir ” L’amélioration de la qualité de vie au travail ” : https://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=472