Autiste, dépressif, bipolaire, schizophrène ou hyperactif : des situations compliquées liées à la maladie mentale d’un de ses membres se développent dans de nombreuses familles, sans qu’il soit toujours aisé d’en parler. Nos propres craintes et nos connaissances parfois limitées de la maladie mentale ne favorisent pas le dialogue pourtant nécessaire entre les membres du clan familial. Comment trouver les mots justes pour que mon enfant comprenne la situation, sans maladresse ?
Expliquer la maladie mentale simplement aux enfants
Quand surgit la maladie mentale pour un membre de la famille, la vie de chacun en est bouleversée. Comment expliquer la situation à un enfant touché par la maladie, ou à celui dont un parent est malade ?
Ces situations sont souvent compliquées à traduire avec des mots, lesquels sont interprétés au travers d’un regard d’enfant. Des enfants qui de plus, sont souvent mis en difficulté par l’expression des symptômes liés à la maladie. Un support pédagogique bien pensé peut s’avérer être le complément de solution adapté.
Un roman jeunesse pour comprendre la maladie mentale
Il existe cinq petits livres, parus chez Oskar Editeur, qui permettent de comprendre ce qu’un enfant peut vivre quand il a un parent « différent ». C’est l’une des premières maisons d’édition jeunesse à lever le tabou et oser parler simplement de maladie mentale aux enfants et adolescents.
Les livres sont conçus sous la forme du journal de bord d’un ado qui explique son quotidien avec la maladie d’un membre de sa famille. Chacune des fictions est suivie par l’interview d’un spécialiste et d’une liste de sites et adresses utiles pour compléter ses connaissances.
Les trois premiers titres sont disponibles depuis mai 2015. Les deux suivants sont sortis plus récemment, venant compléter la collection « Pas de panique, c’est la vie !« . A proposer aux enfants dès l’entrée au collège.
« Mon père fait des montagnes russes dans sa tête – La bipolarité »
AUTEURS : Christine Deroin, Angélique Excoffier
Oskar jeunesse, collection Pas de panique, c’est la vie ! – Mai 2015
Roman à partir de 11 ans
C’est sur une dispute à ce sujet que débute le roman. Son père sort de ses gonds, ce qui déstabilise Victoire, qui ne l’a jamais vu dans cet état : lui, si gentil d’habitude est devenu une personne agressive. Il s’enferme progressivement dans un mutisme et une dépression qui bouleversent la famille. Viennent ensuite les cris, les attitudes décalées, l’euphorie, les hallucinations… avant l’hospitalisation et le diagnostic d’un trouble bipolaire. Pour Victoire, cette maladie n’est pas facile à appréhender.
C’est à travers son échange de mails avec sa tante que l’on suit Victoire face au chaos paternel avant sa prise en charge. Les questionnements et états d’âme de Victoire et de sa tante sont ici exposés sans détour avec des mots simples et salvateurs.
- A la fin de roman, pour aider le jeune lecteur, une interview du psychiatre Jean-Pierre Guichard. Il y expose en une vingtaine de pages les principales caractéristiques de la bipolarité.
- Une liste des associations pour malades bipolaires et leurs familles (en Suisse, France, Belgique et Canada) et des références de films sur la bipolarité.
« Mon frère n’est plus connecté dans sa tête – La schizophrénie »
AUTEUR : Christine Deroin
Oskar jeunesse, collection Pas de panique, c’est la vie ! – Mai 2015
Roman à partir de 13 ans
Entre hospitalisations et acceptation du « nouveau Jules », Mathilde décrit l’évolution de ses sentiments et de son comportement pour accepter son frère tel qu’il est.
À travers le journal que Mathilde tient pour supporter l’épreuve qui les affecte elle et toute sa famille, l’auteur explique l’émergence de la maladie et sa prise en charge. Mais avec cette collection « Pas de panique, c’est la vie », le lecteur découvre que la vie continue et qu’on a aussi le droit d’être heureux même dans des circonstances difficiles. Le livre informe, alerte et montre tous les côtés de la maladie.
- Pour mieux comprendre encore, un spécialiste explique en fin d’ouvrage ce qu’il faut savoir à propos de la schizophrénie.
- Une liste de liens complètent ce livre que l’on peut proposer autant à des ados qu’à des adultes.
« Mon frère a une tornade dans la tête – L’hyperactivité »
AUTEUR : Christine Deroin
Oskar jeunesse, collection Pas de panique, c’est la vie ! – Mai 2015
Roman à partir de 13 ans
On découvre son ressenti face à chaque comportement du petit frère. Il dévoile au psychiatre – sans pudeur ni voyeurisme – ses états d’âme, les temps de calme qu’il savoure seul, ses espoirs, et la vie de la famille avant la prise en charge de son frère malade.
Le livre regorge d’anecdotes, de scènes significatives de l’hyperactivité et finit sur une note d’espoir pour toute la famille.
- L’exposé du pédopsychiatre Gabriel Wahl en fin d’ouvrage éclaire avec justesse sur la maladie, sa prise en charge et son évolution.
- Est présentée une liste des associations ( Suisse – France – Belgique – Canada) pour les familles et les malades souffrant de l’hyperactivité, ainsi qu’un questionnaire sur l’hyperactivité.
« Ma sœur n’a plus goût à la vie – la dépression des ados »
AUTEUR : Christine Deroin
Oskar jeunesse, collection Pas de panique, c’est la vie ! – Octobre 2015
Roman à partir de 12 ans
Elle ne comprend pas ce qui a pousse sa grande sur a vouloir mourir. Alors Lilou fouille la chambre d’Emma en quête d’indices : elle découvre sur son portable des messages d’insultes de la part de ses camarades de classe. Elle était harcelée au collège. Lilou met aussi la main sur une bouteille de vodka cachée au fond d’un tiroir.
Emma est en depression et cherche a se détruire en s’automutilant le ventre. Pour Lilou, cette maladie n’est pas facile à appréhender…
- Une partie documentaire avec un texte redigé par Dr Laure Chandellier, pedopsychiatre et praticien hospitalier au sein des hopitaux de Paris, décrivant la maladie, les comportements à risque, les symptômes, les traitements.
« Mon frère, mon enfer, mon bel enfer – L’autisme »
AUTEURS : Christine Deroin, Sandrine Andrews
Oskar jeunesse, collection Pas de panique, c’est la vie ! – 22 avril 2016
Adam a des crises qui mettent toute la famille KO ! un cauchemar pour Adam évidemment, mais pour tous ses proches aussi.
Adam n’est pas fou, ni « mongol » comme le pense Hugo, un des camarades de classe de Garance. Adam est autiste et pour Adam, Garance et toute sa famille, cette maladie est un enfer.
Faites connaître autour de vous ces livres qui peuvent rendre service à des enfants en difficulté face à la maladie mentale. Partagez cet article :