Nexcis, filiale d’EDF, a mis au point une innovation plus que prometteuse : un filtre photovoltaïque intégré aux vitres qui permet aux bâtiments de produire de l’électricité, juqu’à devenir autonomes durant la journée. L’incroyable décision d’EDF de cesser l’activité de sa filiale surprend les différents observateurs du secteur…
Filtre photovoltaïque : une invention française révolutionnaire sabordée par EDF
L’angoisse est au plus fort pour les 77 salariés de Nexcis, la filiale d’EDF située à Aix-en-Provence, qui est à la pointe de l’innovation dans le secteur de l’énergie photovoltaïque. EDF a annoncé la liquidation de la société. Étrange décision au regard de l’intérêt que représente cette invention plébiscité de toute part : des panneaux photovoltaïques ultra minces intégrés aux vitres des habitations et bâtiments commerciaux.
Les fenêtres modulent la luminosité et produisent de l’électricité. Tant et si bien que des immeubles orientées est, ouest ou sud seraient autosuffisants en énergie la journée.
Cette invention est au point depuis novembre 2014. Pas moins de 75 millions d’euros d’investissements, dont un tiers d’argent publique, ont étés alloués à Nexcis pour ses recherches qui ont abouti au dépôt de 17 brevets. Les rendements vérifiés sont qualifiés de plus que satisfaisants par les spécialistes. Le succès commerciale d’un tel produit ne fait aucun doute. L’impact sur la consommation d’électricité du réseaux EDF également…
EDF annonce la fin de l’aventure !
Mais à la stupéfaction générale, la direction d’EDF annonce la cessation d’activité. Les employés de Nexcis se voient proposer un plan de sauvegarde de l’emploi. Petit sacrifice pour EDF qui préserve ainsi le juteux marcher de l’électricité dont elle détient le quasi monopole sur le territoire.
Toutefois, citons l’arrivée de Jean-Bernard Lévy, nouveau PDG d’EDF depuis octobre dernier. Il est en place pour rendre EDF le plus rentable possible. Alors Nexcis étant un centre de recherche avec un coût : il coupe les vivres. Pas vraiment convainquant.
Une « pépite technologique » sabordée au nom du profit
Mais les brevets issus de la recherche chez Nexcis ne sont pas perdu pour tout le monde. Il seront probablement revendu chers par EDF à qui voudra commercialiser cette technologie. Il suffira d’apporter une clause qui préserve le marché français durant quelques années. Pourtant, un rapport de la banque Rothschild – mandatée par EDF – réalisé entre mai et novembre 2014, pousse l’établissement financier à conseiller à EDF de préserver sa filiale pour exploiter ce filon technologique.
Les salariés veulent reprendre l’entreprise
En avril, treize spécialistes du photovoltaïque chercheurs au CNRS, se positionnaient clairement pour la demander la poursuite du projet (voir sur Mediapart). Ils demandent que soient préservés les acquis technologiques de Nexcis dans le domaine du photovoltaïque en France.
Forts de ce soutient, une quarantaine d’employés de Nexcis déposent leur dossier de reprise. Ils s’associent au passage avec une start-up de sept personnes, créée en 2011 et installée à Gardanne : Crosslux.
Cette TPE a développé une technique qui ajoute de la valeur esthétique au vitrage en lui conférant un aspect vitre fumée. Ils utilisant pour celà une technologie d’élaboration de cellules photovoltaïques en couche mince : un procédé considéré comme performant d’un point de vue économique et énergétique par la plupart des acteurs du secteur.
Nexcis a un produit mais pas de marché. Crosslux a un marché mais pas encore de produit
Deux entreprises du bâtiment, Bouygues Construction et TCE Solar, une entreprise de BTP spécialisée dans les bâtiments à « énergie positive », seraient intéressées. A terme, la nouvelle activité pourrait créer 150 à 200 emplois.
Coupable de sabordage
Une contradiction de plus en matière de créations d’emplois associée à l’enjeu de la transition énergétique, dont notre pays semble avoir le secret. Comme il a le secret pour laisser fuiter ses meilleurs cerveaux à l’étranger, ou se faire déposséder de ses plus belles innovations technologiques. A quand l’arrivée de vitrages photovoltaïques américains ou chinois sur le marché ? On prend les paris ?
Ma foi, avec un peu de chance, le gouvernement actuel dispose de quelques années devant lui avant d’être confronté à cette « forfaiture technologique » et que l’économie de l’électricité en soit bouleversée. D’ici là, EDF fait son chiffre, après… advienne que pourra.
A voir : Nexcis-vivra.fr, le site soutenant les Nexcis
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