La dernière étape du développement de l’être humain selon Erikson, est l’étape de la vieillesse mais aussi celle de l’intégrité ou encore l’étape de la sagesse.
Erikson définit l’intégrité et la sagesse comme la conviction qu’il existe une sorte de camaraderie entre les hommes et les femmes de tous les temps. Il pense que cette sagesse et cette intégrité signifient aussi l’acceptation de sa propre vie. L’acceptation du fait que sa propre vie relève de sa propre responsabilité. Il considère que le contraire de la sagesse est le désespoir. En opposant sagesse et désespoir, Erikson souligne que la sagesse est beaucoup plus faite de gratitude et d’espoir que de connaissances et d’expérience.
Le désespoir a son origine dans le mépris des personnes, d’après Erikson. Ce mépris s’étend ensuite aux institutions et il finit par investir complètement la personne elle-même. Le désespoir peut aussi commencer avec le mépris de soi. Par contre, la tragédie mène à la sagesse et à l’intégrité lorsqu’elle amène quelqu’un à vouloir donner un sens à sa vie.
Pour donner un tel sens à sa vie, il faut d'abord reconnaître tout ce que l'on a perdu, pardonner aux autres, se pardonner à soi-même, et ainsi accepter le fait que "sa propre vie relève de sa propre responsabilité". La sagesse et l'intégrité nous sont données lorsque nous découvrons le don et le sens caché au plus profond de chaque tragédie ou expérience de vie.
L’étape finale telle que l’imagine Erikson nous lance un défi : elle nous défie non seulement de découvrir ce que nous apporte la mort de ceux que nous aimons, mais aussi la perspective de notre propre mort et la dégradation progressive que la vieillesse entraîne en nous. Quelle que soit la dégradation que nous ressentons, l’intégrité et la sagesse sont le résultat non seulement de notre prise de conscience de cette dégradation mais, en dernier ressort, de la découverte de ce qu’elle nous apporte.
A l’âge de l’intégrité, je suis confronté au fait que je vais bientôt mourir, quelle que soit la date de ma mort. Plus tôt nous nous poserons cette question :
Que dois-je faire absolument avant de mourir ?
… plus le temps qui nous reste à vivre prendra sens. Il n’est jamais trop tard pour réorienter sa vie. Parvenu à cette étape dite de l’intégrité, plus nous réussissons à trouver des solutions aux affaires que nous n’avions pu régler jusque-là, et plus nous devenons prêts à accueillir la mort.
Alors que certaines de nos facultés intellectuelles ont tendance à s’amoindrir avec l’âge, d’autres fonctions intellectuelles se développent avec les années : par exemple la capacité de se souvenir d’événements anciens, ou celle de juger sainement d’une situation en s’appuyant sur l’expérience acquise durant la vie. Les gens âgés savent aussi d’instinct commencer le récit de leurs souvenirs par les bons souvenirs parce que les mauvais, ceux qui ne se basent pas sur l’amour, peuvent conduire au désespoir. Et le désespoir est une menace permanente à cette étape de la vie.
A chaque étape du développement, la vertu qui correspond à cette étape n'est pas le résultat de notre effort. Les vertus, telles que nous les concevons, sont des dons que nous font les personnes de notre entourage qui sont parvenues à une plus grande maturité que nous, et tout particulièrement nos parents.
Ces personnes nous présentent ces vertus comme des modèles et elles s’efforcent d’établir autour de nous une atmosphère qui nous permet de les faire nôtres. Mais il faut bien admettre que tous les parents ne sont pas des modèles d’intégrité.
Pour aller plus loin :
- Erik Erikson , sa fiche Wikipédia
- LES STADES FREUD – PIAGET – WALLON , en format Pdf sur le psychologue.fr
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