Les régimes « sans » attirent. Sans viande, sans gluten, sans sucre, sans lait ou sans cuisson : qu’apportent-ils à ceux qui les appliquent ? Voici un témoignage intéressant d’une « crudiste » convaicue…
Un témoignage vaut-il légion ? Certes non. Mais on peut lire ici ou là, à peu près tout et son contraire, selon que le spécialiste cité soit financé par un tel, ou subventionné par un autre.
C’est pourquoi un témoignage, a ceci de remarquable : il s’appuie sur du concret, du vécu, du réel, bref… on est plus dans la science généraliste et/ou partisane, on est pas dans la pseudo analyse spycho-barbante non plus.
Dans un récit de vie, il apparaît plus facile de se projeter ou simplement de comprendre. Celui de Camille Lorente est intéressant, c’est en tout cas ce que je pense et vous propose de découvrir :
Depuis que je suis crudivore, je me sens guérie
Depuis bientôt deux ans, mon assiette contient 90% d’aliments végétaux et crus. Des fruits, des légumes, des graines et des noix, préparés sans cuisson: voilà la palette gastronomique de la « raw food » ou « alimentation vivante ». Le principe: se rapprocher de notre alimentation physiologique, en donnant au corps ce dont il a besoin et ce qu’il peut assimiler.
Notre alimentation moderne n’a plus grand chose avoir avec notre nourriture naturelle. Produite industriellement, elle est trop riche en protéines animales, en céréales, en sel et en sucre raffiné. Je parle en connaissance de cause.
De junkfoodiste à crudiste
Avant de devenir une « crudiste », j’étais plutôt une « junkfoodiste ». Je croquais dans mon burger en étant consciente des conséquences dramatiques de l’élevage sur l’environnement. Je savais aussi au fond de moi que ma quiche aux poireaux surgelée préférée n’arrivait pas à la cheville d’un légume frais. J’étais à la recherche d’une meilleure alimentation, mais « manger équilibré » ne me tentait pas. Je n’avais jamais d’appétit pour les fruits et les légumes et je me passais bien d’en consommer.
Le déclic: la naturopathe Irène Grosjean et son discours sur notre physiologie, d’après lequel notre système digestif est similaire à celui des autres grands singes. Même moteur, même carburant, c’est bien sûr! Séduite par cette logique, j’ai voulu la mettre à l’épreuve de la pratique. C’est décidé, aujourd’hui, je mange tout cru.
Je ne me croyais pas malade, pourtant, je me sens guérie. Après quelques jours d’une alimentation crue et végétale, mon corps a dégonflé, mon mal de dos permanent s’estompe, mes idées s’éclaircissent. Je suis de meilleure humeur et je n’ai jamais ressenti une telle énergie. Je sens que mon organisme est en plein nettoyage de printemps. Des petits boutons apparaissent dans mon cou, mon transit s’accélère: c’est qu’on appelle la détox. L’apport massif de nutriments contenus dans les fruits et légumes donne au corps l’énergie nécessaire pour se débarrasser des vieilles toxines. Je me sens légère.
Mon micro-onde a laissé sa place à un robot multifonction
La privation n’est pas au menu. Je n’ai plus de fringales incontrôlables, mais je mange sans restriction de quantité. Le végétal cru ne crée pas l’addiction que l’on peut développer avec le sucre raffiné, le fromage ou les céréales. Je n’ingurgite plus que des calories « pleines », chargées de fibres, de vitamines et de micro-nutriments. Parce que les aliments ne sont pas altérés par la cuisson, ils préservent toutes leurs qualités nutritionnelles et sont facilement digérés.
Côté gourmandise, je ne suis pas en reste. La gastronomie crue offre une palette étonnante et variée de plats et de desserts tout à fait décadents. Je m’initie avec bonheur à cette nouvelle « crusine » et me régale de pizzas à la pâte déshydratée, de spaghettis de courgettes « bolognaise », de cheesecake à la crème de cajou ou encore de brownie à base de dattes. J’alterne avec des repas plus simples, des « mono-meal » composés d’un seul type de fruit. Mon micro-onde et mon four ont laissé leur place à un robot multifonction pour les smoothies, les jus, le mixage et mon appartement est rempli de fruits et légumes colorés.
Mon compagnon a adopté le cru lui aussi. Résultat: trente kilos de perdus, de la joie de vivre et un mental plus calme. Deux ans après ce qui ne devait être qu’une expérience, revenir en arrière n’est pas en option. Cette révolution de mes habitudes m’a apporté bien plus que je ne l’imaginais. Je renoue parfois avec mes anciens amours, comme le pain ou les pommes de terre, mais j’en paie l’addition par une sensation de malaise dès la digestion. Lorsque j’accumule les « craquages », mes douleurs au dos resurgissent. La logique du corps est implacable, mais j’en ai maintenant la notice. Je sais que manger peut-être bon pour la santé.
Un tour de France des crudistes
Le plus génial, c’est que je ne suis pas seule. Depuis plus de trente ans, l’alimentation vivante est expérimentée par de nombreuses personnes aux États-Unis, en France et partout dans le monde. Sur Internet, les témoignages de guérisons spectaculaires et le partage de recettes sont florissants.
Pendant toute l’année 2015, mon compagnon et moi avons sillonné la France pour rencontrer d’autres « crudistes ». Tous ont ressenti le même bien-être, tous ont vu leurs petits maux chroniques ou leurs allergies disparaître, voire ont renversé des maladies qu’on leur prédisait incurables.
Ça n’est pas trop beau pour être vrai. C’est ce qui arrive quand on donne à notre corps les aliments prévus pour lui. Le point de départ d’une transition réussie vers plus de cru: l’information. Lisez, faites des recherches. Mais ne croyez personne sur parole, ne suivez pas les dogmes des autres. Vous seul pouvez ressentir ce qui vous fait du bien. Je n’aurais qu’un seul conseil: expérimentez !
Retrouvez Camille Lorente et ses vidéos sur son site LaFranceCrue.fr
Un témoignage paru sur lexpress.fr
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