Monsanto, l’une des multinationales les plus décriée de la planète, perd du terrain avec un quart de bénéfices en moins au premier trimestre! La chute est colossale et les explications se bousculent dans la bouche des experts financiers ou industriels pour expliquer l’énorme déconvenue. Mais au delà des chiffres, on voit véritable un revirement des mentalités. La prise de conscience collective amorcée par la société est traduite dans la baisse record d’un tiers des ventes de Roundup. Une situation qui fait déjà beaucoup de tors à la firme américaine embourbée sur les pentes rendues glissantes par son herbicide vedette. Et toc.
Ventes de Roundup -34% : Monsanto perd un quart de ses bénéfices !
La nouvelle devrait en réjouir plus d’un, et même « donne la patate », une patate naturellement non-OGM… cela va de soit. Quand le géant des biotechnologies agricoles annonce une chute record de ses profits de 25,4% au premier trimestre, l’information est aussi spectaculaire qu’inattendue.
De là à dire que nous sommes en train de vivre une (r)évolution majeure de société… il n’y a qu’un pas à franchir. Oui les choses bougent enfin. Les pratiques agricoles durables en plein essor et des consommateurs mieux avertis ont une influence non négligeable sur la situation.
Une baisse attendue au regard de la méfiance inspirée par le Rundup
Cette dégringolade spectaculaire a pour cause principale la stagnation du marché des OGM, mais aussi et surtout, le désamour du grand public vis-à-vis du célèbre herbicide Roundup. Le produit phare de Monsanto qui contient le sulfureux « glyphosalte » , est au cœur des débats dans la société. Plusieurs pays l’ont interdit quand d’autres l’envisagent. En France, ce produit sera définitivement banni des rayons en 2019. Ces 34% de ventes en moins enregistrées pour le Roundup valent bien des statistiques, avis d’expert et projections en tout genre. Ils reflètent une réalité incontestable.
Pour expliquer sa contre-performance, Monsanto évoque une conjoncture défavorable à l’agriculture. Ce qui n’est pas entièrement faux. La hausse du dollar et l’instabilité du marché lui ont été clairement défavorables. Mais s’il ne communique pas sur les raisons plus profondes de cette déconvenue économique sans précédent. Pourtant, le géant vert fluo ne les connait que trop bien. Il les redoute et les combat depuis longtemps déjà, pour en retarder l’avènement, signe de sa déchéance inéluctable. Trop tard.
En route pour un monde meilleur
Le bio au top. La demande en aliments bio s’accroît rapidement et rien ne laisse présager un essoufflement de cette tendance. Au contraire, de mieux en mieux informé, le public prend davantage conscience des dangers que lui fait encourir l’industrie agroalimentaire.
Pesticide l’ennemi identifié. Les individus prennent conscience des ravages sanitaires et écologiques engendrés par les pesticides, herbicides et autres produits cancérigènes reconnus, ou perturbateurs endocriniens… Les informations sur le sujet foisonnent sur internet.
Le pouvoir politique sur le banc des accusés. Les citoyens peinent à se déplacer pour glisser dans l’urne le nom du prochain menteur qui permettra au système en place de continuer d’empoisonner la planète et tous ceux qui s’y trouvent, comme c’est le cas depuis trop longtemps. La relation qui unie le monde politique et celui de l’argent est pour le moins ambiguë. Des nouvelles lois viennent pour protéger on ne sait jamais trop quel intérêt privé. Ce qu’on comprend, c’est que nôtre intérêt à nous le peuple, passe bien souvent à la trappe. Les enjeux économiques priment, il conditionnent les réélections et plus si affinité.
Le retour des fermiers. De plus en plus d’agriculteurs retournent vers des semences naturelles et des techniques de productions durables. Ils ont été les premiers trompé par le productivisme, les premières victimes des produits phytosanitaires. Ce retour aux sources, couplé à des techniques d’agroécologie performantes, redonne ses lettres de noblesses aux métiers de la terre.
Monsanto dégoûte. L’image de marque de Monsanto est au plus bas. « Faire de l’argent » coûte que coûte, au détriment de la santé publique et de l’environnement… à la longue ça finit par donner mauvaise réputation. Quand Monsanto avance des slogans du type « pour nourrir la planète entière », tout le monde entend « pour engraisser les actionnaires ».
Ce monde où les consommateurs ont plus de pouvoir que les citoyens
Ce n’est pas avec une coupe franche de 16% de ses effectifs, soit 2.600 suppressions de poste dans le monde, que le géant industriel fera apparaître une larme dans l’œil averti du consommateur lassé d’être dupé…
Mais la fin du géant vert fluo n’est pas annoncée pas pour demain. Même si 1 milliard de dollars manquent à l’appel, la multinationale reste l’une des plus puissante du secteur. Toutefois, il se peut que la tendance observée soit irréversible.
Ainsi donc, c’est l’argent qui dicte sa loi, une fois de plus. Faut-il se réjouir que ce soit le consommateur qui ait finalement le dernier mot? Le porte-monnaie semble plus fort que le bulletin de vote, peut-être même est-il plus lourd que le pavé… triste démocratie.
Source : lefigaro.fr
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