La tour à pommes de terre pour un rendement extraordinaire
La tour à pommes de terre peut s’avérer utile quand on ne dispose pas de suffisamment de place pour cultiver, ou pas de jardin du tout ! En effet, un jardinet sera rapidement saturé par quelques rangées de plants de patate. La tour à pommes de terre contourne ce problème. Dans ce jardin vertical, les délicieux tubercules vont pousser, couche après couche, les unes au-dessus des autres… jusqu’à 100 kilos de pommes de terre par mètre carré ! Explications…
La tour à pommes de terre pour un rendement extraordinaire
Cette technique inspirée par la permaculture est celle de la « tour de patates ». Elle permet aux jardiniers amateurs et confirmés, à la ville comme à la campagne, d’atteindre des records de rendement : jusqu’à 100 kilos de pommes de terre au mètre carré ! Et, pour ne rien gâcher : le tout s’obtient sans produits phytosanitaires et avec un arrosage maîtrisé.
On comprend donc facilement l’avantage présenté par la tour à pommes de terre en comparaison à des plantations traditionnelles « à l’horizontale ».
Avant, les plants de patates prenaient toute la place, mais ça, c’était avant…
Beaucoup de pommes de terre donc, dans peu d’espace. Les habitués de la bêche et de l’arrosoir vont avoir du mal à le croire… jusqu’à ce qu’ils parviennent, effectivement et avec peu d’efforts, à récolter autant de pommes de terre que dans un champ aux dimensions plus qu’honorables.
Quel jardinier n’a jamais été confronté au manque de place? Pour ériger deux-trois tours à pommes de terre, l’espace offert par un balcon ou une terrasse est plus que suffisant. Cela signifie que beaucoup de particuliers, jardiniers amateurs ou non, sont à même de faire pousser leurs propres patates… sans produit chimique bien évidemment ! Quelle aubaine : des patates « bio » faciles et pas chères à la maison.
>> Découvrez également comment Cultiver un potager à l’ombre : les légumes et solutions adaptés
Produire bien, produire bio
Pourquoi se priverait-on de faire pousser des produits sains à la maison ?
Même si l’appellation bio n’a pas de sens sortie de son contexte et son cahier des charges exigeant, cultiver pour soi et ses proches sans intrants (produits chimiques) est une chance.
Cette possibilité est offerte à presque tout le monde, il serait dommage de s’en priver.
>> Découvrez l’astucieuse Multiplication végétative : les 15 fruits et légumes qui repoussent indéfiniment
La technique appliquée
Le mieux dans tout cela, c’est que la tour à pommes de terre ne nécessite presque rien. Un peu de récup pour les matériaux et un peu de travail, mais si peu.
Les traditionnels « bêchage » ou autre « désherbage » du jardin n’ont plus lieu d’être. Pas de lumbago et… plusieurs dizaines ou centaines de kilos de pommes de terre garantis en auto-production, c’est plutôt tentant non ?
La tour s’érige donc gentiment, presque toute seule, au fur et à mesure que les plants poussent, on les « rebutte » avec 10 à 15 cm de terre, afin de forcer la plante à grimper davantage. Ce qu’elle fait volontiers pour retrouver la lumière. Puis on recommence quelques jours plus tard, dès que les plants ont de nouveau grandi.
Le principe est donc le même que celui de la culture traditionnelle de la pomme de terre : le buttage. La différence est que ce buttage est répété plusieurs fois. Lui ajouter régulièrement de la terre à sa base va ainsi forcer le plant à produire plus de racines, plus de tubercules. On fait remonter ainsi la surface de pousse de quelques centimètres à chaque intervention. Si bien que notre tour à patates va rapidement atteindre sa taille maximum en quelques semaines, plus ou moins un 1 mètre à 1,50 mètre, voire plus selon les conditions climatiques.
>> Envie de jardiner sans mal de dos ? Découvrez comment Fabriquer un potager surélevé et cultiver hors-sol
Au terme de la saison, fin été ou début automne, les plantes vont faner, donnant le signal de la récolte. Quelle surprise alors de découvrir des tubercules sur toute la profondeur de la tour ainsi érigée ! La meilleure période pour planter s’étend de la mi-mars jusqu’à la mi-mai sur la côte Atlantique et dans le sud. Pour les régions plus froides, il faut planter à partir d’avril.
Que peut-on utiliser pour ériger sa tour à patates ? A peu près tout !
Les possibilités de réalisation sont nombreuses. En voici quatre qui couvrent une majorité des cas particuliers que l’on peut rencontrer. Plus écolo, plus pratique ou plus grande, à chacun sa tour à patates. À l’intérieur, on dépose 15 centimètres de terreau. Puis on place les plants de pommes de terre en cercle, en les espaçant de 20 à 30 cm.
Des vieux pneus de voiture que l’on empile un à un font bien l’affaire. Ils ont également l’avantage d’être noirs, emmagasinant la chaleur et la restituant aux racines, ce qui accélère la croissance des plants. Autre avantage : leur perméabilité qui conservera plus longtemps l’humidité de la terre. Pas très écolo les pneus ? Qu’à cela ne tienne, bien d’autres matériaux conviennent.
Quelques bouts de planches peuvent être utilisés pour réaliser un cadre de 80x80cm par exemple. Au fur et à mesure des buttages successifs, vous ajouterez un étage de 10/15 cm (de la largeur de vos planches). On évitera autant que possible le bois aggloméré, les planches traitées, lasurées ou peintes. Ou on évitera carrément les planches en cas de doute.
Trois mètres de grillage vont vous permettre de réaliser une tour à patates d’un mètre de diamètre. L’évidente facilité à accrocher le grillage sur lui-même, afin de former un tube, va peut-être forcer votre choix. L’inconvénient majeur du grillage est qu’il peut laisser passer un peu de terre. Sur un balcon, ce n’est donc pas le top, surtout si une bonne averse vient détremper votre construction. Pour limiter la fuite de matière, on peut pailler les bords avant le remplissage, ou/et tasser légèrement la terre sur les bords à chaque couche de terre ajoutée.
Le cabas de supermarché s’avère la solution la plus simple et propre à mettre en œuvre, idéale pour le jardinier urbain. Sa légère perméabilité s’avère parfaite pour réguler l’humidité à l’intérieur. Quand un sac est rempli, on découpe le fond du sac suivant, avant de l’enfiler par dessus, les faisant se chevaucher sur une dizaine de centimètres. La couche de terre supplémentaire maintient le second sac en place, puis le troisième, etc. Les avantages du cabas sont nombreux. Si sa petite taille ne permet de faire que de petites tours, d’un diamètre de 50cm environ; c’est tout bénef sur le balcon ou la terrasse qui reste ainsi accessible et propre. La parade consiste à réaliser plusieurs tours tout simplement !
On peut également utiliser un ancien sac de terreau, un sac à gravats, un sac en toile de jute ou acheter un sac spécifiquement conçu pour cet usage en jardinerie, afin de bénéficier de plus de volume. Il faut cependant que le contenant soit percé au fond, ou perméable afin d’éviter la stagnation de l’eau qui risquerait de faire pourrir l’objet de votre convoitise.
Des boîtes à œufs pour faire ses plants
Pour bien réussir sa récolte, il est conseillé de choisir des variétés à bon rendement, comme la safrane. Il faut aussi une terre riche et peu calcaire, par exemple un terreau de plantation ou du compost. Afin de gagner quelques précieuses semaines sur la récolte, on peut également faire pré-germer les plants de patates avant de les planter.
Pour cela, il faut les placer un par un dans des boites à œufs et mettre celles-ci dans un endroit ensoleillé et hors-gel. Ainsi, au lieu de longs germes blancs et cassants, ils formeront de petits germes très pigmentés et résistants.
>> Découvrez comment réaliser Des semis faits-maison 100% organiques et biodégradables
La culture en couches successives
Lorsque les plants germent, il reste à les disposer verticalement dans le terreau, puis à les recouvrir d’une nouvelle couche de terreau. Le tout en veillant à maintenir la terre légèrement humide et en repliant les bords du sac vers l’extérieur afin de laisser les rayons du soleil caresser la surface de pousse.
On relève alors le bord du sac et on y ajoute 15 centimètres de terreau. Ainsi, la plante va être forcée à pousser et produira des pommes de terre dans cette nouvelle couche de terre. Il suffit ensuite de répéter ce processus dès que la hauteur des tiges le permet et ce, jusqu’à atteindre le bord du premier sac.
Au bout de trois à cinq mois selon la variété, les feuilles commencent à se faner. C’est le moment de la récolte. Il suffit alors de couper les tiges des plantes fanées et de défaire la tour par le haut. Astuce : au lieu de tout arracher, laissez autant que possible les pommes de terre… en terre, elles s’y conservent bien plusieurs semaines durant. Quand reviennent la saison froide et la pluie, si vos tours à pommes de terre conservent encore quelques tubercules, ce sera le moment de tout enlever.
Source : wedemain.fr
Une mine d’infos à consulter : Quand et comment planter les pommes de terre ?, paru sur tousaupotager.fr
Avant de partagez avec joie vos pommes de terre « maison » avec vos amis, partagez cet article pour permettre à chacun d’accéder à une alimentation meilleure :
Les commentaires sont fermés.